Maintenant que la sortie de la liste noire est quasiment acquise, il s’agira pour les opérateurs du global business de se concentrer sur l’avenir et les opportunités qui se présenteront, observe François de Senneville, Head Africa group de Fieldfisher.
La Commission européenne a déposé l’ébauche du Règlement délégué 2016/1675. Maurice ne figure plus sur la nouvelle liste noire et cette dernière devrait avoir force de loi dès le 27 février. Est-ce que la partie est gagnée ?
Je pense effectivement que la partie est maintenant gagnée, même s’il est vrai que techniquement, pour le constater définitivement, il convient d’attendre maintenant le vote du Parlement européen (qui doit avoir lieu dans le mois suivant la décision de la Commission, soit dans quelques jours maintenant). Pour rappel, cette décision de la Commission européenne est conforme aux engagements pris par l’Union européenne qui s’était engagée à retirer Maurice de sa liste noire dès la sortie de Maurice de la liste grise du GAFI. Elle ne constitue donc pas en cela une surprise, mais un simple respect de la parole donnée.
Depuis l’inclusion de Maurice sur la liste noire, l’on a noté un ralentissement dans les transactions effectuées à l’intérieur de l’Union européenne. De même, en raison des procédures de diligence contraignantes, de nombreux investisseurs se sont tournés vers des juridictions concurrentes comme Singapour et les Émirats arabes unis. Pouvez- vous nous en dire plus sur l’impact des opérations au quotidien ?
Tout cela était malheureusement attendu. L’inclusion sur la liste noire a entraîné des procédures additionnelles au niveau des opérateurs et en particulier des banques. Cela a entraîné une perte de compétitivité de notre secteur financier. Il était devenu plus long, plus compliqué et plus cher de s’installer à Maurice pour ses investissements internationaux. C’est donc naturellement que nos concurrents en ont profité. Concentrons-nous maintenant sur l’avenir et les opportunités à venir maintenant que cette page est derrière nous. Pour cause, la croissance est en forte reprise dans le monde. Nous devons désormais attirer les opportunités et les conserver. Il convient donc de se structurer pour que les services attendus soient au rendez-vous si le secteur financier souhaite émerger parmi ses concurrents. Le temps de l’argent facile en proposant des services de compliance facturés de plus en plus cher est derrière nous. Voici venu le temps de la valeur ajoutée si nous souhaitons que le secteur financier poursuive sa croissance. Cela impliquera des investissements de la part des Management companies pour payer les talents et, si besoin, les importer pour y parvenir. Un mouvement de concentration local est donc prévisible. Il n’est pas exclu que des leaders du conseil international ne viennent s’installer à Maurice pour profiter de cette situation, en particulier si les opérateurs locaux n’arrivent pas à franchir cette marche. On ne peut exclure également des alliances entre des opérateurs locaux et des enseignes internationales pour y parvenir. Elles pourraient même être les bienvenues.
Faut-il mettre en place une structure public-privé qui veillerait sur notre niveau de conformité aux recommandations du GAFI ?
Il est évident qu’il y va de l’intérêt du pays de se doter le plus rapidement possible d’une structure public-privé adéquate qui puisse se réunir périodiquement, mais surtout constater en continu le déroulé des actions à long terme qui doivent être prises ainsi que le suivi des dépenses et des budgets correspondants pour s’assurer de la pérennité de notre secteur financier. Cette structure à la fois de veille et de conseil des autorités de tutelle de ce secteur devra également avoir une vocation de lanceur d’alerte dont la mission serait d’éviter à tout prix un nouvel épisode de liste noire. Ce n’est qu’avec un esprit de remise en cause, une culture du doute constructif et des outils correspondants que nous y parviendrons.
La Commission européenne a déposé l’ébauche du Règlement délégué 2016/1675. Maurice ne figure plus sur la nouvelle liste noire et cette dernière devrait avoir force de loi dès le 27 février. Est-ce que la partie est gagnée ?
Je pense effectivement que la partie est maintenant gagnée, même s’il est vrai que techniquement, pour le constater définitivement, il convient d’attendre maintenant le vote du Parlement européen (qui doit avoir lieu dans le mois suivant la décision de la Commission, soit dans quelques jours maintenant). Pour rappel, cette décision de la Commission européenne est conforme aux engagements pris par l’Union européenne qui s’était engagée à retirer Maurice de sa liste noire dès la sortie de Maurice de la liste grise du GAFI. Elle ne constitue donc pas en cela une surprise, mais un simple respect de la parole donnée.
Depuis l’inclusion de Maurice sur la liste noire, l’on a noté un ralentissement dans les transactions effectuées à l’intérieur de l’Union européenne. De même, en raison des procédures de diligence contraignantes, de nombreux investisseurs se sont tournés vers des juridictions concurrentes comme Singapour et les Émirats arabes unis. Pouvez- vous nous en dire plus sur l’impact des opérations au quotidien ?
Tout cela était malheureusement attendu. L’inclusion sur la liste noire a entraîné des procédures additionnelles au niveau des opérateurs et en particulier des banques. Cela a entraîné une perte de compétitivité de notre secteur financier. Il était devenu plus long, plus compliqué et plus cher de s’installer à Maurice pour ses investissements internationaux. C’est donc naturellement que nos concurrents en ont profité. Concentrons-nous maintenant sur l’avenir et les opportunités à venir maintenant que cette page est derrière nous. Pour cause, la croissance est en forte reprise dans le monde. Nous devons désormais attirer les opportunités et les conserver. Il convient donc de se structurer pour que les services attendus soient au rendez-vous si le secteur financier souhaite émerger parmi ses concurrents. Le temps de l’argent facile en proposant des services de compliance facturés de plus en plus cher est derrière nous. Voici venu le temps de la valeur ajoutée si nous souhaitons que le secteur financier poursuive sa croissance. Cela impliquera des investissements de la part des Management companies pour payer les talents et, si besoin, les importer pour y parvenir. Un mouvement de concentration local est donc prévisible. Il n’est pas exclu que des leaders du conseil international ne viennent s’installer à Maurice pour profiter de cette situation, en particulier si les opérateurs locaux n’arrivent pas à franchir cette marche. On ne peut exclure également des alliances entre des opérateurs locaux et des enseignes internationales pour y parvenir. Elles pourraient même être les bienvenues.
Faut-il mettre en place une structure public-privé qui veillerait sur notre niveau de conformité aux recommandations du GAFI ?
Il est évident qu’il y va de l’intérêt du pays de se doter le plus rapidement possible d’une structure public-privé adéquate qui puisse se réunir périodiquement, mais surtout constater en continu le déroulé des actions à long terme qui doivent être prises ainsi que le suivi des dépenses et des budgets correspondants pour s’assurer de la pérennité de notre secteur financier. Cette structure à la fois de veille et de conseil des autorités de tutelle de ce secteur devra également avoir une vocation de lanceur d’alerte dont la mission serait d’éviter à tout prix un nouvel épisode de liste noire. Ce n’est qu’avec un esprit de remise en cause, une culture du doute constructif et des outils correspondants que nous y parviendrons.